Soucieux de répondre à ses interrogations sur les bénéfices que pourrait avoir le blended learning dans ses enseignements, Jean-Luc Castro, professeur d’éthique des affaires et de management à Audencia Business School, a choisi d’expérimenter ce format dans ses cours de Business Ethics. Il nous partage son expérience.
Le cours de Business Ethics vise à permettre à l’étudiant de :
La première expérimentation a été réalisée auprès d’un groupe d’étudiants du programme IMM (International Master in Management)
Le format classique du cours d’introduction à l’éthique des affaires se déroule habituellement en face à face sur deux séances de 3h. Le cours est construit à partir de présentations théoriques, de lectures d’articles, de discussions et d’analyses de cas.
A distance, le cours propose un dispositif pédagogique où l’étudiant est davantage responsable de ses apprentissages. Sur son espace de cours (Blackboard), il découvre un ensemble d’activités individuelles et collaboratives répondant aux objectifs d’apprentissage, qui sont régulées et planifiées sur une période de 5 semaines.
Dans ce dispositif, les notions théoriques sont souvent présentées par l’enseignant dans de courtes séquences vidéo de 8 minutes qui s’insèrent avec régularité dans la progression générale. Chaque étudiant doit alors s’engager dans son propre apprentissage, partager son point de vue dans la co-création de contenus, dans des forums de discussion et des productions individuelles.
Ainsi, par exemple, les étudiants partagent-ils leurs idées sur les champs d’application possibles de l’éthique dans la société sur un mur de post-it virtuel.
Le professeur délivre régulièrement du feedback sur les travaux à distance des étudiants, à partir de courtes vidéos ou dans le forum. La formation est aussi ponctuée de 2 temps synchrones obligatoires de 45 minutes (live sessions), chaque session accueille 10 étudiants en classe virtuelle. C’est l’occasion pour les étudiants d’interagir en direct avec l’enseignant sur des points de théorie ou des présentations d’études de cas.
Le bilan de cette expérimentation a été très positif autant pour l’enseignant que pour les étudiants.
Les étudiants ont apprécié les contenus, la clarté du cours, sa progression pédagogique, l’interactivité suscitée dans les forums, la flexibilité. Ils se sont sentis plus engagés dans leur apprentissage grâce au travail de recherche demandé par les différentes activités, ainsi que par leur implication individuelle dans celles-ci. Jean-Luc Castro note une participation plus importante de ses étudiants par ce moyen, et constate avec satisfaction la meilleure qualité de leurs contributions.
Il souligne l’importance de certains facteurs qui conditionnent la qualité du dispositif :
Ce dispositif, reconduit dans d’autres programmes d’Audencia, a suscité le même engouement auprès des étudiants et a permis à l’enseignant, dans un esprit d’amélioration continue, de commencer à entrer dans une courbe d’expérience sur ces questions. Pour Jean-Luc Castro, ce type d’approche déplace le regard sur le face à face pédagogique traditionnel en direction des notions « d’activité » ou de « tâche ».
Propos recueillis par Eliane Vacheret